Si on posait sur la table les revendications portées sur la personne d’un roi, un dirigeant, ou quelqu’un qui assume une responsabilité, la charge deviendrait impossible. Et, dans la déception, viendrait le moment où, ne répondant pas aux exigences et aux attentes, le jugement apparaîtrait comme incontournable et sanglant. Les exigences, parfois légitimes, sont lourdes à porter, pesantes de conséquences.
Dans le cadre de son procès, Jésus est mis en demeure de se justifier de sa condamnation. Une partie de la nation et des chefs de prêtres, livrent à la justice romaine un condamné inédit : le roi des Juifs. Pour les uns, Jésus ne correspond pas à l’image qu’ils s’en étaient faits ; pour d’autres, son attitude porte atteinte à la projection d’un roi-messie, issu de David, qui viendrait régler définitivement tous les problèmes.
Décidément, le roi Jésus ne correspond pas aux critères du monde, juif et païen. En témoigne la collusion des pouvoirs religieux et spirituels, unis le temps d’une condamnation.
Et ça tombe bien, parce que la royauté du Christ Jésus n’est pas de ce monde. Elle s’établit, non pour disculper l’humanité, mais pour rendre témoignage à la vérité. En poursuivant sa Passion, Jésus portera sur sa personne une exigence de vérité jamais portée avant lui, ni après. Il n’y aura plus beaucoup de mots échangés avec Pilate ou ses contradicteurs. Jésus seul, entièrement livré, pour que la vérité tout entière éclate à la face du monde, non pas pour le condamner, mais pour le sauver de ses faussetés et illusions. Et pour lui remettre la couronne des rois : celle de la vérité.
La vérité vous rendra libres ! (Jn 8, 32)
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